Historique de la profession
DE L'ANTIQUITÉ À 1945
Lorsqu’une mère ne pouvait pas ou ne souhaitait pas allaiter son enfant, il était confié à une esclave spécialisée aux soins de la petite enfance. L’image de la nourrice était déjà très présente avec les mythes grecs et romains.

Au Moyen Age, dans la noblesse, confier l’enfant à une nourrice permettait aussi à la mère d’enfanter de nouveau plus tôt et de s’assurer d’un héritier. Par ailleurs, l’allaitement pour les aristocrates renvoyait à une animalité mal acceptée, les besoins affectifs du bébé étaient largement ignorés, la proximité mère-enfant était juste bonne pour les familles du « bas peuple ». De plus, c’est au Moyen Age que la bourgeoisie a commencé à apparaître. Par conséquent, il était demandé à la mère d’être une femme que d’assurer son rôle maternant. De ce fait, les nourrissons étaient confiés à des femmes issues de milieux populaires ayant pour rôle d’allaiter. Si par chance, le bébé survivait au voyage, sur place, il est logé avec plusieurs autres enfants et dort dans des sacs suspendus ou encore avec la nourrice qui peut l’écraser dans son sommeil.

Au 19ème siècle, les femmes commencent à travailler dans les usines. La mise en nourrice concernera toutes les classes sociales. Les bureaux de placement se multiplient. Mais le taux de mortalité infantile qui atteint 75% inquiète médecins et hygiénistes. Les parents commencent à réfléchir à prendre une nourrice à domicile.

Durant la moitié du 20ème siècle, malgré la découverte de la stérilisation, la mortalité restera élevée. La nourrice vient s’installer dans les familles bourgeoises et voit son apogée : sa seule fonction est l’allaitement. Bien nourrie, suralimentée pour grossir, elle doit rester gaie de caractère.
1945 À 1977
Il faudra attendre l’ordonnance du 2 novembre 1945 créant un service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) afin de pouvoir organiser la surveillance des services de placements nourriciers. On assiste à l’évolution de la fonction nourricière vers une fonction de garde et de soins. Les nourrices devront garder la maison propre, l’enfant propre et le nourrir. Elles s’appelleront « gardiennes ».

Au milieu des années 70, la généralisation du travail des femmes entraîne avec elle, la croissance du nombre de nourrices. Il était donc nécessaire de définir à la fois un statut professionnel ainsi que des normes pour la garde, afin que celle-ci concoure à l’éveil intellectuel et affectif de l’enfant.
1977 À NOS JOURS
La loi de 1977 instituera un statut professionnel et le terme d’assistante maternelle, c’est à dire qui à pour fonction d’assister les parents dans leurs tâches éducatives auprès des enfants apparaîtra.

La loi de 1992 vient renforcer celle de 1977, elle rend obligatoire une formation. L’évolution de la fonction se fera en même temps que les recherches médicales et psychologiques sur le développement de l’enfant. Elle statue sur la rémunération tout en aidant les parents.

Le 1er juillet 2004, une convention collective nationale est signée par la Fédération Nationale des Particuliers Employeurs (FEPEM) et le Syndicat National Professionnel des Assistants familiaux et des Assistants Maternels (SNPAAM). Au-delà des droits et obligations déjà de fixés, la convention collective impose de nouvelles contraintes, tout en précisant les marges de manœuvre que les parents et assistant(e) maternel(le) peuvent désormais négocier. Cette convention fut applicable dès janvier 2005 et adoptée le 16 juin de la même année.

Le 1er janvier 2007, la durée, le contenu et la validation de la formation des assistant(e)s maternel(le)s se réorganise. Les assistant(e)s maternel(le)s devront suivre dès l’obtention de l’agrément une formation de 120h. Une partie de la formation initiale (les 60 premières heures) doit être désormais assurée avant tout accueil d’enfant, alors qu’auparavant, les professionnels effectuaient leur formation dans une période de cinq ans après l’agrément. Le solde de la formation restant est à réaliser dans les deux ans qui suivront.

La loi n°2008-1330 du 17 décembre 2008 précise le nombre et l’âge des mineurs que l’assistant(e) maternel(le) est autorisé à accueillir simultanément ainsi que les horaires de l’accueil. Le nombre des mineurs accueillis simultanément ne peut être supérieur à quatre.

2009 : parution du premier référentiel national d’agrément d’assistant(e) maternel(le) Il définit notamment les capacités et compétences de l’assistant(e) maternel(le) ainsi que les conditions matérielles de l’accueil des enfants.

La loi n° 2010-625 du 9 juin 2010 relative à la création des maisons d’assistant(e)s maternel(le)s (MAM) et portant diverses dispositions relatives aux assistant(e)s maternel(le)s. Les MAM ont pour vocation d’accueillir les enfants gardés en dehors du domicile de leur assistant(e) maternel(le), dans un local spécialement aménagé et dédié à la petite enfance.

Le 1er septembre 2012 : parution du nouveau référentiel national d’agrément d’assistant(e) maternel(le). Afin d’homogénéiser sur l’ensemble du territoire les conditions d’admissions des personnes au statut d’assistant(e) maternel(le), un décret du 15 mars 2012 fixe les critères d’agrément dans un référentiel.

Le 1er janvier 2019, la durée de formation initiale reste de 120 h, mais ne se répartit plus en deux fois 60h. Désormais la première partie de formation dure 80h et elle doit est obligatoirement effectuée avant d’accueillir un premier enfant, afin de la mettre en conformité avec le nouveau CAP Accompagnant Educatif Petite Enfance (CAP AEPE) qui remplace depuis 2017, le CAP Petite Enfance.

Le 16 octobre 2021, est publié au Journal Officiel, l’arrêté d’extension concernant la Convention Collective de la branche du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile signée le 15 mars 2021.

Depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle Convention Collective est applicable.